- Nature morte au linge blanc et pamplemousses
Nature morte au linge blanc et pamplemousses
Huile sur toile
Monogramme et date en bas à gauche : JV – 1917
1917
105 x 88 mm

Jean Vanden Eeckhoudt

(Bruxelles 1875 - 1946)
  - Nature morte au linge blanc et pamplemousses
Nature morte au linge blanc et pamplemousses
Huile sur toile
Monogramme et date en bas à gauche : JV – 1917
1917
105 x 88 mm

Œuvres

Jean Vanden Eeckhoudt - Transat
Jean Vanden Eeckhoudt - La mère et enfant au bonnet vert
Jean Vanden Eeckhoudt - La Confidence

Biographie

Peintre belge de portraits, de figures, de natures mortes et de paysages, Jean Vanden Eeckhoudt naît en 1875 à Bruxelles. Il est le neveu d’Isidore Verheyden dont il épousera la fille en 1898. Le jeune garçon se passionne très tôt pour les arts. Il travaille dans l’atelier de son oncle où il rencontre les maîtres de la Société libre des Beaux-Arts et les membres du Cercle des XX. En 1890, Constantin Meunier le pousse à entrer dans l’atelier libre du peintre français Ernest Blanc-Garin établi à Bruxelles. Là-bas, il se lie d’amitié avec Henri Evenepoel. Il expose pour la première fois à l’âge de 17 ans au Salon Triennal de Gand ; l’accueil de la critique est positif. Un an plus tard, en 1893, la Galerie Moderne à Bruxelles lui dédie sa première exposition personnelle. La critique l’encense, et particulièrement Octave Maus qui l’invite à partir en 1895 pour participer aux salons annuels de La Libre Esthétique. Cette expérience lui permet de se rapprocher de nombreux artistes tel que Théo Van Rysselberghe, George Morren, Camille Lemonnier, Victor Rousseau, etc. Il fréquente également l’hôtel d’Anna Boch où il se lie d’amitié avec plusieurs artistes : Georges Lemmen, Albert Delstanche et bien d’autres encore. Ses débuts sont marqués par l’influence d’Henri de Braekeleer et d’Isidore Verheyden dans ses marines et ses paysages parfois ponctués de figures rustiques et de portraits réalistes.
En 1898, Jean se marie avec sa cousine Jeanne Verheyden. Leur premier enfant, Julienne surnommée Zoum, naît à Bruxelles en 1902. Dès 1905, sa famille et lui se partagent entre Menton l’hiver et la Belgique l’été. La nature et la lumière méditerranéennes se révèlent de manière fulgurante à lui, il adopte la touche divisée et la palette claire des impressionnistes pour incliner son style et mieux exprimer sa nouvelle vision des couleurs. En 1905, Jean Vanden Eeckhoudt expose avec les principaux peintres belges, Émile Claus, James Ensor, Fernand Khnopff, à l'Exposition nationale des Beaux-Arts à Ostende. Il continue à exposer régulièrement à Bruxelles, Paris, Berlin et Venise. Dès 1913, il aborde une période fauve et il renonce à la fragmentation de la touche, optant pour des motifs extrêmement colorés, des harmonies audacieuses ainsi que des tons purs et intenses appliqués par larges surfaces continues. Les tons se heurtent sans se nuire et les lignes se séparent sans se dissocier. Lors de l’invasion de la Belgique par les Allemands en août 1914, il se réfugie avec sa famille à Londres chez Sir William Lancaster, où il retrouve les Delstanche et les Rousseau. Il y peint des portraits de la famille Lancaster. Début 1915, les Vanden Eeckhoudt sont de retour à Roquebrune. Leur second enfant, Jean-Pierre, naît à Bruxelles en 1919.
Dès 1920, il substitue et privilégie la forme, l’équilibre et l’harmonie des grandes surfaces colorées. Il s’imprègne de l’architecture du pays, qu’il transcrit dans des paysages aux structures géométriques et aux formes simples. Ses portraits gagnent en monumentalité sans perdre de leur intensité. Les natures mortes sont largement modelées dans la couleur. C’est de cette époque que date sa rencontre avec André Gide et Henri Matisse. A partir de cette année, Jean Vanden Eeckhoudt héberge Théo Van Rysselberghe chaque fois qu’il vient à Bruxelles ; ces séjours se renouvellent jusqu’en 1925. L’année suivante, sentant sa fin proche, Théo Van Rysselberghe appelle son vieil ami auprès de lui à Saint-Clair et le charge de terminer à sa place son œuvre décorative destinée au Château du Pachy chez Guinotte. La même année, Vanden Eeckhoudt quitte Bruxelles et s’installe définitivement à Roquebrune. Il tente de faire la synthèse de ses expériences passées et retourne à un réalisme hautement idéalisé, où s’opère la synthèse de la couleur, de la lumière et de la forme. Il tente d’exprimer la vie sensible dans ses paysages. En 1928, sa fille Zoum se marie avec le jeune magistrat français François Walter et part s’installer à Paris. En 1931, l’artiste et sa fille font venir de Paris un modèle féminin et peignent des nus ensemble. L’automne de la même année, ils séjournent au village de Gorbio, voisin de Roquebrune, et y travaillent avec ardeur. En 1935, alors qu’il peint le portrait de Catherine Gide, l’artiste, atteint de cataracte, perd complètement la vue d’un œil. L’autre œil est menacé. Il rentre définitivement en Belgique en 1937 afin de permettre à sa femme Jeanne, malade, d’être mieux soignée. Il se fixe à Bourgeois-Rixensart. C’est aussi l’occasion pour lui de retrouver tous ses anciens amis. Il se tourne vers le portrait, explorant la nature humaine et exprimant la vie profonde de ses personnages. En 1938, il expose avec sa fille Zoum Walter et Paul Closset à la Galerie Charles Bradtké à Luxembourg. Il expose aussi avec Albert Delstanche et sa fille au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Au cours de sa vie, le style de Jean Vanden Eeckhoudt évolue du postimpressionnisme vers un fauvisme aux coloris flamboyants avant de revenir vers plus de réalisme, vers un style plus maîtrisé avec une palette adoucie. L’artiste s’éteint en septembre 1946 à Bourgeois-Rixensart. Six semaines après sa mort, une exposition rétrospective de cent quarante œuvres, préparée par l’artiste, a lieu à la Galerie Georges Giroux à Bruxelles. D’autres rétrospectives sur l’artiste suivront, notamment en 1973 aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles et en 1984 à l’Hôtel de Ville de Bruxelles.       
 
Références bibliographiques
Piron, P., , 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.