Charles Soubre est un peintre belge né le 4 février 1821 à Liège, spécialisé dans la peinture historique, les scènes de genre, les portraits et les paysages. Il est le fils de Marie Françoise Hubertine Thiriard et de Jean Joseph Soubre, marchand de musique. En 1834, il commence sa formation artistique dans l'atelier du peintre paysagiste Jules Van Marcke. De 1837 à 1843, il poursuit son apprentissage à l'Académie des Beaux-Arts de Liège sous la direction de Barthélémy Vieillevoye et Gilles-François Closson. Vieillevoye, fervent défenseur du romantisme historique, l’initie aux principes de la composition narrative et du clair-obscur, tandis que Closson lui transmet son amour des paysages lumineux et poétiques. Il y suit aussi les cours de Lambert Herman et d'Auguste Chauvin et il y remporte des premiers prix de peinture et de composition historique. Par la suite, Soubre perfectionne ses techniques à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, où il étudie les œuvres des maîtres flamands et italiens. Cette formation rigoureuse lui permet d'acquérir un style académique marqué par un grand souci du détail, une forte expressivité et une maîtrise des compositions historiques.

En 1853, Charles Soubre est nommé professeur de dessin à l'Académie des Beaux-Arts de Liège, où il enseigne les cours de dessin d'après le modèle vivant et de peinture jusqu'en 1889. Son enseignement rigoureux et passionné influence plusieurs générations d'artistes, parmi lesquels Adrien de Witte, Auguste Donnay et Émile Berchmans. Il met un accent particulier sur la maîtrise du dessin académique, la construction des scènes historiques et l’utilisation des couleurs pour renforcer l’émotion dans les compositions. Son influence ne se limite pas à ses élèves : il contribue également à moderniser l’enseignement artistique à Liège en insistant sur l’observation directe et l’étude approfondie des maîtres anciens. Charles Soubre est principalement connu pour ses compositions historiques, souvent inspirées d'événements marquants de l'histoire belge et européenne. Ces peintures se caractérisent par leur mise en scène dramatique, une composition soignée et une palette chromatique raffinée. Soubre y exprime une vision académique de l'histoire, mettant en avant des figures héroïques. Il s’inspire de peintres tels que Paul Delaroche et Louis Gallait, qui partagent son goût pour la théâtralité et la précision historique. Outre ses scènes historiques, il réalise également des portraits et des paysages. Dans ses portraits, il accorde une grande importance à la psychologie de ses modèles, cherchant à capturer leur essence intérieure. Ses paysages, notamment ceux inspirés de la vallée de la Meuse, se distinguent par une approche plus intime et sensible, où la lumière et l’atmosphère jouent un rôle essentiel. 

Durant sa carrière, Soubre expose régulièrement aux Salons triennaux belges et participe à des expositions internationales. À partir de 1861, le rythme de ses expositions s'intensifie pour devenir pratiquement annuel pendant un peu plus d'une vingtaine d'années. Durant cette période d'intense activité de l'artiste, il reçoit une médaille d'or au Salon de Bruxelles de 1866 et une médaille de bronze à l'Exposition universelle de Sydney de 1879-1880. Il est aussi nommé chevalier de l'ordre de Léopold le 7 février 1879. La diffusion de ses œuvres par la gravure contribue à asseoir la notoriété de l'artiste. En effet, ses œuvres les plus importantes ont été vulgarisées par la gravure, reproduites dans maintes publications artistiques de France, d'Allemagne et d'Angleterre. En 1889, Charles Soubre quitte son poste à l'Académie des Beaux-Arts de Liège et reçoit le titre honorifique de professeur honoraire, en reconnaissance de son engagement dans l'enseignement. Il se retire progressivement de la vie publique mais continue à peindre et à conseiller de jeunes artistes. Il décède le 29 janvier1895 à Liège à l’âge de 79 ans. Il est inhumé au cimetière de Robermont à Liège.