François Pycke est un artiste belge né en 1890 à Gand. Peintre, graveur et sculpteur, il se distingue par une œuvre puissante, marquée par une audace dans le choix des sujets et un usage unique de la couleur et de la lumière. Pycke suit sa formation à l’Académie des Beaux-Arts de Gand sous la direction de Jean Delvin, un peintre renommé qui influence profondément son approche académique. En 1914, il reçoit le prestigieux Prix Godecharle, une distinction qui récompense les jeunes artistes talentueux en Belgique. Cette reconnaissance marque le début de sa carrière et lui ouvre les portes du monde artistique.

François Pycke se distingue par une production variée, allant des portraits et figures aux nus, paysages, natures mortes et scènes d’extérieur. Il est particulièrement apprécié pour ses grandes compositions, souvent empreintes d’un certain drame, avec des scènes violentes et des effets d’éclairage spectaculaires. Cette capacité à capter la lumière et à créer une tension dramatique dans ses œuvres fait de lui un artiste unique, souvent en marge des conventions classiques. La presse de l’époque souligne son originalité et son audace :  « Il ose aborder des sujets qui feraient peur ou feraient reculer quiconque. Il a des couleurs sur sa palette qui la font picoter aussi, que personne ne peut utiliser comme lui. Il se contente de brosser et amène tout à une fin incroyable. »

Curieux et avide de découvertes, Pycke voyage dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique du Nord : Pays-Bas, France, Italie, Sicile, Tunisie, Algérie, Angleterre, Espagne et Maroc. Son séjour en Espagne et au Maroc marque un tournant dans son art : il développe un style orientaliste, inspiré par les couleurs chaudes, les paysages ensoleillés et l’atmosphère vibrante de ces régions. Dans les dernières années de sa carrière, Pycke adopte une approche luministe, caractérisée par une palette extrêmement colorée, rappelant parfois le fauvisme. Il applique la peinture avec une matière généreuse, conférant à ses toiles une force expressive et une intensité visuelle remarquables. Ses œuvres tardives se concentrent sur des vues de jardin animées de personnages, des scènes urbaines et des nus, toujours baignés d’une lumière éclatante. Il s’éteint en 1960 à Gand.

 

Piron, P., 2003. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècle. Ohain : Art in Belgium.